Le Petit Handinaute Illustré : handisport

Comme son titre l'indique, c'est d'handisport qu'on cause ! Ce mois-ci, il sera question de voile. Crédits photographiques : Voile Impulsion et Didier Daubol.

Une belle image de voile !

Ah, les joies mille fois renouvelées de la navigation à la voile...! ;-) Voici une activité de loisirs accessible à tous les handicapés. C'est aussi un sport à sensations fortes, dès que la mer "tabasse" un peu (et notre belle et très capricieuse Méditerranée nous le rappelle fréquemment !). La pratique en est individuelle ou collective. Pour les termes techniques, voir lexique en bas de page...

Une voile latine, photographiée par Didier Daubol

ACCESSIBILITÉ POUR LES HANDICAPES DES MEMBRES INFÉRIEURS :

Des dispositifs d'aide à l'embarquement existent (soulève personne manuel ou électrique, par exemple) mais en général on se passe de ce matériel. L'accès se fait embarcation à flanc de quai. Pour les navires individuels, il est assez facile, en étant assis sur le bord du quai, de se laisser glisser à bord à la force des bras et/ou avec l'aide d'un accompagnateur. Pour les navires habitables, il est souvent nécessaire de démonter les filières et d'être porté à bord par deux moniteurs : sportif mais l'enjeu en vaut la chandelle !

Miniji
LE MINIJI :

C'est un quillard de 3,65 mètres, modèle (très) réduit des glorieux 12 MJI ; monoplace, il est gréé d'un génois et d'une grand voile, et dirigé par une barre compensée. Vif, il permet toutes les manoeuvres courantes : empannage, virement de bord, navigation en ciseau... Rapide, sa vitesse alliée à sa petite taille donne une grisante sensation de glisse. Inchavirable, il est sécurisant pour tous ceux qui recherchent vitesse et gite. Il peut aussi être gréé d'un spinnaker.

La simplicité de son fonctionnement (une drisse et une écoute pour manoeuvrer les voiles, et un volant en guise de barre) le rend accessible à beaucoup de handicapés ; avec un peu d'adresse une seule main suffit pour manoeuvrer !

    FICHE TECHNIQUE MINIJI :
  • Longueur hors tout : 3,65 m
  • Hauteur du mat : 4,70 m
  • Largeur : 0,86 m
  • Surface voiles : 6 m2
  • Tirant d'eau : 0,70 m
  • Surface spi : 7,30 m2
  • Poids de la coque : environ 55 kg
  • Matériau : polyester
  • Poids du lest : 8 gueuses de 12,5 kg
  • Architecte : Alain Gallois
Une flotille de Minijis, photographiée par Didier Daubol

Le Miniji est un très bon outil d'approche et de perfectionnement de la voile. C'est aussi une discipline handisport. Il existe d'autres petits bateaux accessibles ; j'ai pu essayer, à Montréal, sur le fleuve Saint-Laurent, le "Martin". C'est un biplace monocoque, très proche du miniji, et construit à Vancouver, qui permet un apprentissage avec moniteur embarqué. La hauteur plus importante de la bôme autorise une position assise plus confortable qu'en miniji.

Ces petits bateaux, bien que très agréables, ne nous emmènent pas bien loin, ni guère plus vite que 5 à 6 noeuds (soit 9 à 11 kilomètres par heure). Les habitables peuvent par contre nous faire effectuer le tour du monde !

Un Sélection, photograhié par Didier DaubolLES HABITABLES :

Bateaux de loisirs (et de compétition) par excellence, ces embarcations peuvent être monocoques ou multicoques. Leur longueur va de 6 mètres à plusieurs dizaines. Toute la gamme existante de voiles est susceptible de les gréer. La nature de leur équipement autorise une navigation côtière ou hauturière, voire transatlantique... En sortie handi, la présence d'un skipper expérimenté est indispensable pour assurer la sécurité des manoeuvres et de l'équipage ; un second équipier valide peut être utile pour les mêmes raisons.
En loisirs, on préférera les sorties par beau temps (mer calme !), soit de mai à septembre, du moins en Méditerranée.


C'est également la période idéale pour effectuer une croisière côtière ou une traversée : le plaisir d'être bercé par les flots, au soleil, est absolument divin et aucun "pied marin" n'est indispensable ! ;-)

Changement de voile !

L'approche sportive est beaucoup plus intéressante en dehors de la période estivale. C'est en effet de l'automne au printemps que l'on trouve les vents les plus favorables en qualité et en quantité...! Les compétitions sont accessibles aux amateurs ayant suivi un stage de perfectionnement (standard Fédération Française de Voile). Les équipages sont formés d'équipiers "à poste", chacun ayant en charge une ou plusieurs tâches bien précises. Voir exemple ci-dessous :

    ÉQUIPAGE TYPE SUR "SÉLECTION"

    Le Sélection est un bateau de 11 mètres. Son équipage, en compétition, se compose de 9 membres :

  • 1 - Équipier d'avant : il grée et fait passer la voile d'avant.
  • 2 - Équipier de pied de mat : il s'occupe du "violon" (ensemble des drisses du mat de grand voile).
  • 3 - Équipier de drisses : Il gère le "piano" (ensemble des taquets de drisse).
  • 4 et 5 - Équipiers de winches : ils manoeuvrent et règlent la voile d'avant.
  • 6 - Équipier de grand voile : il règle la grand voile.
  • 7 - Barreur : il dirige le bateau sur son cap.
  • 8 - Équipier de bastaque : il aide au réglage de la grand voile ; il est aussi le tacticien pour la régate.
  • 9 - Équipier supplémentaire : il vient aider aux différentes manoeuvres.
Un Sélection sous l'orage, photograhié par Didier Daubol

La spécificité des tâches fait que chacun peut trouver sa place quelle que soit sa technique... et son niveau de handicap. En ce qui me concerne, je suis équipier de grand-voile. Sur le même bateau, le "piano" est tenu par un déficient intellectuel, et l'un des équipiers de winches est hémiplégique. Aucun d'entre nous ne pratique ce sport depuis plus de deux ans.

Un équipage au rappel sur Sélection : 25 degrés de gite !

Les compétitions peuvent être des régates d'une journée, organisées ou non en challenge (avec plusieurs manches), mais aussi des parcours par étapes, tel le Tour de France à la Voile, des traversées, telle la fameuse Route du Rhum, etc...

D'aucuns diront que de telles épreuves sont impossibles aux équipages de handicapés ; pourtant, chaque année, un équipage australien fait la traversée Sydney-Hobart (en Tasmanie) : près de 1.200 km sur l'une des mers les plus violentes et les moins prévisibles du globe !


Une voile latine et un Sélection, photograhiés par Didier Daubol


CONTACTS UTILES :

- La Fédération Française de Voile à son site web (en construction...) :
http://www.ffv.fr/ On y trouvera toutes les informations complémentaires mais les clubs accueillant les handis n'y sont pas clairement identifiés....

- La Fédération Française Handisport :
42 rue Louis Lumière - 75020 Paris
Tél. : 01 40 31 45 00 / Fax : 01 40 31 45 42
Minitel (!) : 3615 handisport

- Les provençaux peuvent contacter Voile Impulsion :
6 Boulevard Farrenc - 13016 Marseille
Tél : 04 91 03 71 56 / Fax : 04 91 46 15 75

Cette association, basée au port de l'Estaque, dispose de 3 Sélection, 1 Trident (habitable de 8 mètres) et d'une flotille de Miniji. Subventionnée par le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, elle propose depuis 12 ans des sorties (demi-journées, journées, croisières) et des stages à des prix défiant toute concurrence. Elle engage ses bateaux dans les compétitions régionales et nationales avec des équipages mixtes valides/handicapés.

- Le site Navisport (en construction) présente des activités nautiques réalisées en 1997, en collaboration avec l'APF ou des bénévoles. Sur la page http://www.oceanet.fr/Associations/vgv/nvs/nvsh48.htm l'association Handi48 propose des sorties ou croisières en Méditerrannée sur catamaran.

- Le site Nautiweb, enfin (http://www.nautiweb.com/), propose gratuitement (mais oui !) une foule d'informations en français : dictionnaire, cartes, météo, etc...


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