[...] nous devons continuellement lutter pour maintenir les pauvres acquis que nous avons. Les dirigeants aimeraient bien taire les revendications, et ils devront comprendre, que même si on est assis, on n'est pas pour autant soumis.[...]

Reçu le 24 janvier 1998 de DELAUNAY@normandnet.fr:

A mon avis la seule façon d'intégrer les handicapés est de les considérer comme les autres. C'est à dire qu'il ne faut surtout pas qu'ils aient des endroits privilégiés et des émissions ou des lieux consacrés à eux. Il faut qu'il vivent, travaillent et aient des loisirs avec les autres, et surtout qu'il soient considérés comme les autres. Arrêtons de les prendre pour des gamins et de les assister, tout cela pour se donner bonne conscience.

Reçu le 22 mars 1998 de ajoly41@club-internet.fr:

En réponse à Delaunay de la part de Florent, myopathe de 20 ans en fauteuil roulant électrique. Pendant ces deux jours de Fête de l'Internet, Florent a participé de son mieux à une animation dans notre petite commune du Berry. Deux journées formidables pour notre petite équipe, désignée pour l'organisation technique de cette manifestation. Je suis allé chercher Florent chez lui chaque matin et l'ai ramené chez lui chaque soir. Florent pèse quand même 50 bons kilos et il est vrai que ce matin, je me suis réveillé avec un léger mal de dos... peu importe... il est vrai également que Florent aurait souffert pendant ces festivités de ne pouvoir uriner (pistolet dans le sac à dos derrière le siège du fauteuil) ou aurait éprouvé une gêne certaine de faire sous lui, entouré d'une vingtaine de personnes :-( Aujourd'hui, Florent est partit toute la journée chez des copains qui lui offrent les mêmes services... par amitié et considération pour ce garçon adorable, plein de vie et d'espoir. Son intervention pendant ces deux jours a tellement séduit les visiteurs qu'il est fortement question que Florent soit embauché par la municipalité pour la création et le suivi de leur site Internet... j'oubliais de vous dire que, malgré ses problèmes de santé, Florent a décroché un DUT d'Informatique. Cher Monsieur (ou Madame) Delaunay, vos propos sont extrêmement et facilement controversables. Vous n'empêcherez une personne en difficulté d'avoir besoin d'aide et d'autres personnes d'avoir le désir de l'aider. C'est le but que s'est donné notre association comme beaucoup d'autres en France et dans le Monde.

Reçu le 31 mai 1998 de gremy@hol.fr:

Il faut définitivement rompre avec la sempiternelle "bienveillante assistance" qui caractérise ceux qui ne cherchent finalement qu'à dominer et contrôler une population qu'ils veulent faire croire faible et dépendante. Nous représentons une véritable force économique. Il est temps aujourd'hui que nous décidions de notre avenir et que notre force soit également politique.

Reçu le 10 juillet 1998 de prof@infonie.fr:

Handicapé en chariot, niveau D3/D4, je suis conseiller municipal dans mon petit village. Il n'y a que par l'action sur le terrain, en se mêlant aux valides (suis ancien valide) que l'on améliore les choses. Je regrette particulièrement, une émission TV animée par les handicapés. Je regrette aussi la non existence d'un parti politique handicapés, sans affiliation avec un autre, carrément au centre, incluant toutes les tendances.

Reçu le 27 juillet 1998 de sebfil@easynet.fr:

Je suis tétraplégique et j'ai 29 ans. En réponse à Mr. ou Mme DELAUNAY qui a dit [...] qu'il ne faut surtout pas qu'ils aient des endroits privilégiés et des émissions ou des lieux consacrés à eux.[...] Déjà, j'aimerais bien savoir si vous êtes handicapé(e) ? Si vous l'êtes, que feriez-vous si l'on supprimait les toilettes surélevées, les accès aux lieux publics (rampes)...? Quand je pense qu'il y en a qui se battent pour pouvoir mieux nous intégrer dans la société et je dirai qu'il y a encore beaucoup à faire. C'est malheureux d'entendre ça.

Reçu le 1er septembre 1998 de skel@bocal.cs.univ-paris8.fr:

Il faudrait d'abord que les invalides prennent le contrôle des différentes associations censées les représenter...

Reçu le 2 septembre 1998 de jgodbout@colba.net:

Il est sûrement difficile pour tout handicapé d'accepter son handicap causé par un fait accidentel ou naturel. Mais que dire de l'handicapé qui doit en plus accepter de l'être lorsqu'il s'agit d'une fraude médicale commise par un gouvernement qui essaie, par tous les moyens, de s'esquiver de ses obligations légales... C'est justement ce qui m'est arrivé, suite à un accident de travail (double hernie discale rupturée) puis la contestation par des mercenaires médicaux qui m'ont forcés à reprendre mon travail de machiniste, sans aucune limitation fonctionnelle, à soulever et manipuler des poids allant jusqu'à 57 kilos, pendant deux mois et demi. Ces traitements cruels, inhumains et barbares m'ont plongés dans une sévère chronicité avec une atteinte neurologique périphérique... Ces mercenaires médicaux du Québec possèdent une immunité légale et ne peuvent être poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions.... Pour plus de détails:http://www.colba.net/~jgodbout. Merci de signer la pétition qui demande la tenue d'une enquête publique.

Reçu le 1er octobre 1998 de Vincent bergeron:

Il y a beaucoup de gens qui ne nous acceptent pas comme on est. Mon prof de littérature au Cégep (lycée-collège) ne voulais pas porter le système MF. Il m'a dit que si je n'étais pas capable de suivre le cours je n'avais qu'à sortir. Il ne voulait rien faire pour que je comprenne.

Reçu le 4 octobre 1998 de Toufic Allouche:

Je suis un utilisateur d'un fauteuil roulant, et de mon experience au Liban qui est un pays oriental où existent de multiples associations soit disant qui se specialisent dans le domaine du handicap, je crois que ces associations-là sont, en quelque sorte, une des raison de la presentation negative de l'image du handicapé, par le fait qu'elles ne s'occupent que par l'intérêt de leurs responsable étant eux-mêmes handicapes parfois, et leur intérêt ne se concentre pas sur le bienfait des handicapés, mais surtout des projets politiques et d'assurer les salaires de leur fonctionnaires qui sont eux-mêmes les responsables et les createurs de ces associations.

Reçu le 7 octobre 1998 de Jean-Marie Meuger:

"...Surtout pas qu'ils aient des endroits privilégiés et des émissions ou des lieux consacrées à eux." Certes! Cher internaute, on peut convenir d'une telle vision des choses! Je suis sourd total, et donc les émissions spécialement accessibles sont plutôt rares! Si vous êtes en France, je vous suggère un petit test: Regardez donc le journal télévisé de FR2 (pourquoi pas?) en coupant le son... admirez au passage la gestuelle du présentateur, ses sourires et ses mimiques... avez-vous compris quelque chose sur la politique intérieure ou sur le dernier fait divers?? Si votre téléviseur le permet, mettez le télétexte en fonction (ou Ceefax); Ca y est?... Bon!... Admirez la concision des dialogues, les phrases incomplètes, les non-sens! (par exemple: "les 400 papiers" pour "les 4 sans-papiers" (sic!)) Après, certains diront que les sourds sont des débiles qui ne comprennent rien à rien! Pour vous convaincre du contraire, je vous invite à venir visiter au printemps prochain le Forum du GEDA (Groupe des Etudiants Déficients Auditifs, 3 square Got, 75020 Paris) où des professionnels sourds viennent parler de leur métier et conseiller les étudiants sur les professions qu'ils souhaitent pratiquer plus tard! Vous y rencontrerez un juriste, plusieurs architectes (dont un spécialiste du solaire!) des ingénieurs, un podologue, des informaticiens, des psychologues et sociologues, des professeurs, un écrivain et des artistes... pour ne citer que les plus célèbres. Ha! Bien évidement c'est un "lieu privilégié" que vous désapprouvez!!! Les instituts pour aveugles en sont aussi! Mais comment apprendre à se mouvoir et se déplacer dans un monde, une société où aucun repère n'est facilement identifiable par un aveugle!... J'ai une amie sourde-aveugle qui pourrait vous démontrer que tout bien portant (accessoirement valide!) est un handicapé potentiel... Hé oui! Une bête maladie, un accident (accidentel!!) et toute votre vie bascule! Le pire c'est qu'il n'y a pas de "lieu privilégié" où ça se produit!... Donc pas moyen d'y échapper ou de se préserver!!

Reçu le 15 octobre 1998 de chris.de.corse@infonie.fr:

J'ai lu avec intérêt les quelques remarques ; je voudrai en faire moi aussi quelques unes : D'abord monsieur Delaunay avant de supprimer les émissions ou endroits bien à eux il faudrait qu'ils en aient. Ensuite je voulais dire à ceux qui se présentent comme tétra, polio, etc... En premier, c'est faux, on est avant tout des personnes, certes avec des difficultés d'ordre motrice cérébrale ou autres, mais que tous on arrive à surpasser. Pour préciser ma pensée un type qui ne sait pas sauter à la perche ne se présente pas comme tel, vous voyez ? Alors arrêtons de nous cataloguer nous mêmes (d'autres le font toujours pour nous). Quant à un parti politique de handicapés !!! Ridicule, pourquoi pas une religion à nous. On peut être (handicapé) et appartenir à un mouvement de droite ou de gauche ou autre, puisque la philosophie d'un mouvement politique est d'appréhender les problèmes et d'en trouver une solution pour le bien de TOUS.

Reçu le 7 novembre 1998 de Jean-Marie Quiquempois:

Euh ... juste pour vous présenter mon site sur la sclérose latérale amyotrophique et puis, pour une meilleure intégration des handicapés, je pense que nous, parents, devons apprendre à nos enfants à ne pas regarder ces chaises roulantes et cet homme qui marche bizarrement comme des bêtes curieuses. C'est sûr, ça attire leur regard. Mais nos enfants doivent comprendre qu'il ne faut pas avoir peur de cette différence qui s'expose à leurs yeux. Et même souvent, les handicapés sont très gentils car ils apprécient la vie plus que les gens complètement valides. J'ai un très bon copain qui a un handicap sévère (arthrogrypose), un cousin myopathe de Duchenne, une bonne amie para post-traumatique, je me comporte avec eux de manière très naturelle, sans devancer outre mesure leurs besoins ou leurs envies. A force, je ne réfléchis même plus à comment je dois faire ou ce que je dois faire. Mais ça, c'est pas facile à inculquer très vite dans l'esprit d'un enfant. Nos enfants seront les adultes de demain.

Reçu le 28 novembre 1998 de Daniel Rebaud:

Il n'est qu'a lire cette chronique pour avoir la preuve que nous sommes comme les "autres", je veux dire bien aussi "cons". 37 ans de paraplégie m'ont confirmé ce que j'avais pressenti tout de suite. Il y a ceux pour qui le handicap remplace l'état-civil, et qui ont besoin de choses bien à eux, "exprès pour", qui ont besoin d'être groupés, syndiqués. Et d'autres qui sont restés libres et indépendants, agissant seuls pour obtenir ce qu'ils veulent et il faut sans doute des deux même si les seconds ont ma préférence. Mais je crois moi aussi qu'il est idiot par exemple de faire des cabines téléphoniques pour valides et d'autres pour ceux qui le sont moins alors qu'un seul modèle accessible à tous serait bien plus intelligent. A lire [les contributions] qui précèdent on voit bien que ce n'est pas pour demain. Quant à créer un parti politique alors là, je reste bouche bée et je m'étonne même que l'inventeur d'une telle ineptie ait pu envisager de regrouper dans un même parti des handicapés différents!

Reçu le 5 décembre 1998 de chbani@caramail.com:

Marocain myopathe tétraplégique ça me fait si drôle que vous rouspétiez sans cesse alors qu'ici nous n'avons strictement aucune aide ! Même les batteries pour mon fauteuil électrique (qu'on m'avait apporté de la France) n'existent pas sur le marché ! Je suis réduit à être poussé en attendant de trouver quelqu'un qui veuille bien me les apporter et qui puisse le faire (9 kilos chacune!).

Reçu le 12 décembre 1998 de Marc Ona Essangui:

Je suis au Gabon en Afrique centrale et je voudrais partager avec vous notre amère expérience de vivre dans une société où les pouvoir publics ignorent les besoins fondamentaux de la personne handicapée. Elles sont plus de 20.000 vivant au Gabon mais leurs conditions de vie sont loin d'être les meilleures, aucune application d'un semblant de loi votée il y a 4 ans, aucune politique d'intégration sociale fiable. Je vous invite à consulter le site de l'Association que je dirige depuis 1994 et vous comprendrez mon cri. Nous avons besoin de votre appui tant moral, matériel et financier pour aider nos compatriotes à briser les barrières qui se dressent devant eux.

Reçu le 29 décembre 1998 de Jean Lionel Durand:

Noël non-joyeux.

Ah qu'il est joli mon village sous la neige,
avec sa route bien noire qui serpente dans la vallée,
mais celle qui vient chez moi est toute blanche.

Ah qu'elles sont belles les cloches qui sonnent
la messe de Noël, mais je n'irai pas à l'église
car je suis bloqué depuis des semaines.
Les visites attendues si longtemps ne pourront pas venir,
alors j'ai rangé boules et guirlandes.

Ah qu'elles étaient fades les sardines de mon réveillon,
les gourmandises de Noël m'étaient inaccessibles.
Et pourtant ici c'est une station de sports d'hiver,
les skieurs vont sur les belles pistes, mais comment les rejoindre :
je suis handicapé*, oh le vilain mot pour un jour de Noël !

Alors bon Papa Noël, même si ta hotte est vide,
prête au moins un vrai chasse-neige
à Monsieur le Maire de mon village.

Merci et Bonne Année.

*On pourrait dire au choix : non-marchant, non-courant, non-sautant, non-dansant, non-jouant, non-skiant, non-etc, etc...

(histoire vécue et vérifiable - J.L Durand 15400 Le Claux)